Avez-vous déjà acheté un porte-clés ? dans les années 80 on utilisait l’expression ‘porte-clés’ pour les véhicules d’entrée de gamme des marques prémium, souvent des modèles insipides ou seul le logo pouvait faire rêver l’acheteur.
Jaguar XE, avis, essais, performances, prix :
Look - 95%
Conduite - 70%
Vie à bord - 86%
Comportement - 80%
Budget - 60%
78%
Nous avons eu la chance d'essayer la nouvelle Jaguar XE 2.0 Turbo, une motorisation essence puissante de 200 chevaux. Fidèle aux traditions, confortable et élégante, notre Jaguar XE en finition R-sport à de nombreux atouts pour chasser sur les terres des berlines premiums allemandes.
Jaguar XE 2.0 T finition R-Sport en quelques chiffres
[one_half] A partir de 43 750€
Puissance moteur de 200 ch
Couple moteur : 320 Nm
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Capacité du coffre de 455 litres
Accélération 0 à 100km/h en 8 s
Kilomètres parcourus : 300 km
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‘Baby Jag’
Depuis ces temps reculés les constructeurs premium et luxe ont fait évoluer leur gamme et ont mis au monde des baby-cars. Baby Aston pour la Vantage, Baby Rolls pour la Ghost, et pour le sujet du jour Baby Jaguar pour la XE.
Remplaçante de la X-Type dans la gamme Jaguar cette XE doit séduire une clientèle jeune et moins conformiste, en quête d’émotions.
La mission de cette XE est compliquée dans ce segment premium, concurrencer les leaders germaniques tout en conservant ses gènes britanniques.
Premier regard du fauve
Ayant un certain passif avec la marque, essayer une Jaguar est toujours pour moi un moment particulier. C’est donc un peu fébrile que j’ai pris procession de cette XE.
Premier contact visuel, l’auto est belle, très belle. En version R-Sport, blanche, déchromée, jantes de 19 pouces noires (en option), pneus larges tailles basses, elle impressionne.
Une volonté de séduire affichée
La face avant est sportive, racée. L’oblique agressive des feux et la large calandre noire lui donne cette identité toute féline, elle ressemble à sa grande sœur XF mais en version énervée ! Seule évocation du glorieux passé de la marque, le logo à tête de jaguar sur la calandre, le même que l’on trouvait au centre des volants des anciennes, sur fond rouge (tradition des modèles sportifs Jaguar).
Le profil est dynamique, les lignes sont fluides et tendues, après le long capot bosselé l’angle de pare-brise est bien incliné et la ligne de toit descend rapidement au niveau des places arrières jusqu’au coffre, le tout donnant une impression sportive. Les feux en pointes et la prise d’air derrière le passage de roues confèrent une personnalité plutôt agressive.
Vue de derrière c’est un peu plus fade, seule le logo et la signature lumineuse évoquent le pédigrée de la belle. C’est le moment de ma première déception visuelle, je suis en présence d’un modèle essence typé sportif et une vieille habitude d’adolescent me pousse à compter le nombre et la disposition des sorties d’échappements… ZERO !!! pas d’échappements visibles, après m’être prosterné sous la jupe arrière je découvre deux tubes recourbés… oui comme sur un diesel, après vérification on me confirme qu’il s’agit bien du modèle essence, déception de l’ado en moi !
Un salon Anglais ?
C’est le moment de prendre place à bord. Deuxième choc visuel, décidément Jaguar a choisi de bousculer mes repères de vieux Jaguariste, l’intérieur est garni d’un cuir bicolore noir et rouge. On s’éloigne de plus en plus de ma vieille XJR. Fini les planches de bord en bois type vaisselier, seule subsiste sur la console centrale une finition piano black, qui fait joliment ressortir les finitions de l’instrumentation en aluminium.
Anglaise mais pas désuète
Certes le cuir n’est plus du Connoly mais il est de très bonne facture, les sièges avant sont larges et enveloppant, les réglages électriques 8 directions (en option) permettent un réglage précis de la position de conduite (mémorisable pour 3 conducteurs). Subtil raffinement, le volant à l’amabilité de remonter automatiquement afin de laisser passer le quarantenaire ! L’instrumentation est complète et nécessite une bonne observation des lieux pour en comprendre chaque fonction.
L’écran tactile pilote la radio, la clim, le GPS. J’essaye de changer de radio, pas facile de s’y retrouver dans l’affichage un peu complexe, mais avec un peu de persévérance on y arrive.
A l’arrière ne comptez pas emmener des basketteurs, au-delà d’1m80 la touche !
Toc-toc, ça sonne bien
Comme tout bon essayeur je commence à tester la qualité des plastiques, je toque frénétiquement partout et bonne nouvelle ça sonne bien, même dans les endroits cachés. Seuls quelques petits plastocs font taches, sur les commandes de lève vitres par exemple.
Je trouve de délicates attentions, dans les bacs de portières une douce feutrine préserve vos objets et vos mains, tout comme dans le porte lunettes, c’est un détail mais le luxe est fait de tous ces détails.
La ligne cernant l’habitacle donne l’impression d’être dans une vedette, pas un Riva mais plutôt un Chris Craft, et fini cette impression de cocon.
Entre les deux compteurs on trouve un écran paramétrable permettant d’afficher des informations telles la radio, la direction, le mode de conduite etc. Très pratique sur le papier il se révèle parfois difficile à lire tant les informations sont nombreuses et la définition proche d’une game-boy color de 1992. Les économistes du constructeurs ont du renier sur la qualité de l’écran, malheureusement il est sous le nez du conducteur et me rappelle en permanence la volonté d’ajuster au mieux le prix de l’auto au détriment de mon confort de conduite.
La prise en main du volant est douce, la visibilité avant est bonne contrairement à l’arrière en raison de l’angle et de la dimension de la lunette.
Malgré quelques petites mesquineries l’ambiance à bord est excellente, on se sent bien, pas tout à fait l’ambiance des Jaguars d’antan, fauteuil club et cheminée incluse, mais plutôt un confort moderne, accueillant, luxueux et sécurisant.
Il est désormais temps de rouler.
Gentlemens, start your engine
Démarrage sans clé, moderne. Pas de son tonitruant, l’auto reste discrète sur les premiers mètres, la longueur du capot impose une certaine vigilance mais sans handicaper la maniabilité.
L’ado en moi revient à la charge et cherche le mode sport, je tourne la molette sur la console centrale et le son de la XE devient plus présent. Un son spécial, qui va s’amplifier pour vite devenir désagréable. Notre modèle d’essai est équipé d’un petit 2 litres turbo 4 cylindres, couplé à une boite auto 8 rapports. En mode sport les changements de rapports s’effectuent à la limite de la zone rouge, ce qui implique de longue (trop longue) montée en régime. On sent que le moteur est exploité jusque dans ses derniers retranchements. Le moteur est cependant vaillant et m’emmène vite au-delà des limites autorisées, il est bien typé sport.
La direction est précise, l’inscription en virage est bonne, aidée par des freins efficaces et par un châssis dynamique et rigide. Le poids de l’auto est raisonnable, 1500kg, et malgré cela la sortie de virage manque de puissance.
Un coup d’œil sur la conso moyenne, 13,5 litres, on est loin des données constructeur !
Après plusieurs kilomètres sur des typologies de routes différentes, un constat s’impose, notre XE mérite une mécanique plus noble.
Pour deux cylindres de plus
A l’origine l’ambition de Sir William Lyons était de créer des berlines sportives, pour cela il dessina la XJ et la dota du fameux moteur XK, un 6 cylindres en ligne issu de la compétition (Type C, Type D).
Présentée à Paris en 1968 elle avait pour mission, comme la XE (initiée par la XF), de rompre avec les codes de la marque et de renouveler la gamme Jaguar. Il est facile de faire aujourd’hui le parallèle, considérant que la XJ d’époque avait des dimensions équivalentes à notre XE. La nuance vient de la motorisation, si en 1968 est apparu une auto révolutionnaire c’est aussi parce qu’elle avait une motorisation à la hauteur de ses ambitions, pas en terme de puissance (les 200cv de la XE sont suffisants) mais en terme de noblesse, alors pour le moteur d’entrée de gamme un 6 en ligne aurait été un bel hommage. Rappelons tout de même qu’un V6 est également disponible au catalogue.
Histoire de cœur
Vous l’aurez compris cette Jaguar n’est pas parfaite, mais c’est une Jaguar, et elle a ce don rare de faire vibrer le cœur des amateurs. En cela c’est une voiture exceptionnelle. Une Jaguar est une voiture qui travaille l’émotion, qui n’a pas la rigueur teutonne mais qui n’en n’a pas non plus la froideur.
Si vous désirez un avis dénué de toute objectivité, pour moi, une Jaguar est une histoire de sentiments, quand on aime on oubli les défauts et on la trouve belle et désirable même après des années à voyager ensemble.
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On a aimé :
– Esthétique
– Confort
– Image
– Assistance
– Comportement routier
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On a moins aimé :
– Motorisation
– Détails de finition
– Ergonomie de l’écran tactile
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Avec une gamme débutant à 37000 euros la XE se situe dans la moyenne de sa catégorie, cependant notre modèle d’essai en R-Sport débute à 45000 euros auxquels il faut rajouter 5000 euros d’options, à ce tarif, les concurrents (Audi A4, BMW série 3, Mercedes classe C) proposeront des motorisations supérieures mais n’auront pas le charme de l’anglaise.
Jaguar XE : voir les performances, prix et fiche technique
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Un commentaire
Bonjour.
Je viens de lire votre essai, mais une chose m’interpelle.
Je possède cette voiture en finition prestige et full options.
Le plus que j’ai consommé est 10,7 litres aux 100.
En général, la consommation tourne autour des 8,5 à 9 litres et je fais très rarement de longs parcours.