Le malus écologique au poids avait été introduit en début d’année, et visait à taxer les véhicules les plus lourds. Et si celui-ci faisait effectivement sens, pénalisant essentiellement les SUV, son barème a été revu pour 2024. Les SUV restent bien évidemment concernés, mais ils ne sont maintenant plus les seuls, puisque le seuil de déclenchement a été abaissé à seulement 1 600 kg. On fait le point.
Malus au poids : un nouveau barème progressif
Mis en place au 1er janvier 2023, le malus au poids faisait davantage sens que le malus écologique standard. En effet, celui-ci visait à inciter les acheteurs à se tourner vers des véhicules au gabarit moins imposant, et à éviter les SUV qui fleurissent pourtant toujours sur nos routes. Cette année, tous les véhicules pesant plus de 1 800 kg sont assujettis à ce malus au poids, à raison de 10€/kg supplémentaire.
Il y a quelques semaines, le gouvernement a présenté le nouveau barème, qui taxera tous les véhicules à partir de 1 600 kg. Mais ce n’est pas la seule nouveauté, puisque des tranches tarif aires font leur apparition. Ainsi, les acheteurs devront débourser 10€/kg pour les voitures comprises entre 1 600 et 1 799 kg, 15€/kg entre 1 800 et 1 899 kg, et ainsi de suite. La tranche maximale concerne toutes les voitures pesant plus de 2 100 kg, chaque kilogramme en trop étant taxé à hauteur de 30€. Pour couronner le tout, sachez que le malus au poids est cumulable avec le malus écologique sur les émissions de CO2.
Le barème du malus au poids pour 2024
Masse du véhicule en ordre de marche | Montant de la taxe pour 1 kg |
Jusqu’à 1 599 kg | 0€ |
De 1 600 à 1 799 kg | 10€ |
De 1 800 à 1 899 kg | 15€ |
De 1 900 à 1 999 kg | 20€ |
De 2 000 à 2 100 kg | 25€ |
Au-delà de 2 100 kg | 30€ |
Pas de malus au poids pour les voitures électriques
Avec un seuil de déclenchement aussi bas, on est en droit de s’inquiéter pour les voitures électriques, dont presque aucune ne pèse moins de 1 600 kg. Rassurez-vous, le gouvernement a annoncé que ce malus au poids ne concernerait pas les électriques. Du moins pour le moment. L’objectif? Encourager les automobilistes à se tourner vers les voitures branchées, et ainsi faciliter la transition écologique du parc automobile en France. Reste à voir si cette mesure se montrera payante, à terme. Cependant, le ministre des Transports a tout de même évoqué l’idée de taxer les véhicules 100% électriques les plus lourds, afin d’encourager l’achat de modèles moins encombrants. Aucune date de mise en application n’a toutefois été annoncée.
L’hybride rechargeable n’échappe pas au malus au poids
Si les électriques sont à l’abri, on ne peut pas en dire autant des plug-in hybrides. L’État a annoncé un barème spécifique à ce type de motorisation, qui permettra aux modèles dont l’autonomie en 100% électrique est d’au moins 50 km de bénéficier d’un abattement de 200 kg, dans la limite de 15% de leur masse totale. Par exemple, un SUV hybride rechargeable de 2 tonnes verrait alors son poids tomber virtuellement à 1,8 tonne, soit un malus s’élevant à 3 000€. Pas de panique, l’hybride rechargeable ne sera concernée qu’à partir du 1er janvier 2025, ce qui laisse le temps aux constructeurs d’accroître l’autonomie électrique de certains modèles.
Quelles évolutions pour les prochaines années?
Voilà la feuille de route du gouvernement pour l’année 2024. Mais, lors d’une récente interview, le ministre des Transports Clément Beaune a déclaré que l’étau allait finir par se resserrer autour des voitures hybrides rechargeables, mais aussi des électriques. Comprenez que les traitements de faveur accordés aux plug-in hybrides ne dureront pas éternellement, et que les voitures électriques devront elles aussi finir par perdre du poids, faute de quoi elles seront taxées comme les autres.
Quelques véhicules concernés
Vous allez le voir, les SUV sont désormais loin d’être les seuls concernés par le malus au poids 2024. Ainsi, une simple Audi A4 Avant pesant 1 610 kg écopera d’une taxe de 110€, tandis qu’une A6 berline de 1 720 kg se verra infliger une taxe de 1 210€. D’autres véhicules sont plus logiquement concernés, comme les SUV. Le Kia Sportage, par exemple, est taxé jusqu’à 1 160€ selon la motorisation choisie par l’acheteur.
Le Mercedes GLC 300de hybride diesel lourdement impacté
Mercedes est l’un des rares constructeurs à proposer dans sa gamme un diesel hybride, avec son GLC 300de. Un modèle qui peut faire sens, notamment auprès des gros rouleurs. Mais le SUV frappé de l’étoile risque d’avoir davantage de mal à séduire à partir de 2025, car avec 2 415 kg sur la balance (2 215 kg une fois l’abattement déduit), il sera accompagné d’un malus au poids de 11 405€! À ajouter au prix de vente bien sûr.
BMW X1 xDrive 30e : gros malus à prévoir
Chez BMW, le X1 hybride rechargeable est décliné en différentes puissances. Peu importe la motorisation choisie, le poids total excède les 1 900 kg, le plus lourd étant le X1 xDrive 30e avec ses 326 chevaux. Ce dernier pèse 1 935 kg, et écope donc d’une taxe de 4 175€. Une belle balle dans le pied, tout de même moins dissuasive que le GLC 30 de.
Les hybrides Français certainement épargnés
Les modèles hybrides et hybrides rechargeables des constructeurs Français devraient, pour la plupart, éviter le malus au poids. Avec 1 517 kg, le Renault Austral échappe à la taxe, tandis que l’Espace et ses 1 698 kg devrait également passer sous les radars une fois l’abattement de 200 kg retiré. Du côté de chez Peugeot, les 3008 et 5008 devraient présenter à peu de choses près les mêmes valeurs. Dans leurs versions hybrides du moins.
Le malus au poids cumulable avec le malus CO2
Bien évidemment, être redevable de la taxe du malus au poids ne signifie pas être exonéré du malus écologique sur le C02, loin de là même. En effet, les deux sont cumulables, faisant considérablement augmenter le tarif de certains modèles. Un BMW X3 M, déjà assujetti à une taxe salée de 60 000€ du fait du malus écologique, se voit également pénalisé par le malus au poids, avec un surcoût de 540€. On vous laisse imaginer la note pour un Mercedes G63 AMG…