Dépêchons-nous… oui dépêchons-nous d’essayer les dernières voitures qui proposent un cœur gros comme ça ! Audi modernise et électrifie sa gamme, mais en parallèle le constructeur propose encore dans son catalogue des autos dotées d’une mécanique de plus en plus rare. Je parle d’un V8 capable de faire trembler le bitume et surtout de faire vibrer le cœur des passionnés que nous sommes. Alors profitons en avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’espèce ne s’éteigne et que la nostalgie nous envahisse.
En vidéo, l’essai de l’Audi RS7 C8
L’Audi RS7 en quelques chiffres :
- Dimensions : L 5,01m x l 1,91m x H 1,42m
- Moteur : V8 TFSI. Cylindrée : 3993 cm3. Puissance : 605 ch à 6100 tr/min.
- Performances : 0 à 100 km/h : 3,7 s. Vitesse maxi : 280 km/h.
- Consommation/CO2. Mixte : 12,9 l/100 km. Rejets de CO2 : 221 g/km. Malus 2021 : 30 000 €
- Tarif (hors malus): A partir de 138 500 € – Modèle essayé : 177 525 €
Premier sentiment…Impressionnante !
Découvrir une voiture laisse parfois émerger un premier sentiment instinctif. Dans le cas de cette Audi, je fus un brin intimidé par sa personnalité. Faisons simple : elle en impose ! Elle est certes moins massive que sa sœur RS6, mais sous ses traits élégants et raffinés, hérités de l’A7, la RS7 impressionne. Elle est basse, large, agressive tout en restant raffinée par quelques détails. A l’avant l’énorme calandre noire semble avoir avalé le logo Audi de la même couleur. Les larges prises d’air latérales ne sont pas là que pour décorer, elles refroidissent les énormes freins céramiques. Le regard de la voiture est perçant, les feux matrix-led sont fins mais affutés, la signature est superbe. A la base du capot il y a un clin d’œil, une référence au passé glorieux de la marque en rallye, une entrée d’air en hommage aux mythiques Quattro.
En ajoutant les ailes élargies et le long capot nervuré, cette RS7 est une des plus belles faces avant du marché ! Le reste de la voiture est plus ‘sage’, les flancs sont rabaissés grâce à de petites jupes, quant aux sublimes roues de 22 pouces, elles remplissent parfaitement les arches. L’arrière et sa ligne fuyante semblent presque sages, si on fait abstraction des énormes sorties d’échappement, et de l’extracteur.
A bord une ambiance ‘Sport-Chic’
Lorsque l’on ouvre la portière d’une RS7, on remarque immédiatement l’abondance de matériaux de haute qualité. Cuir et alcantara sur les sièges, aluminium et laque noire sur le mobilier, finitions carbone, pas de doutes c’est bien une voiture de luxe et de sport. Les surpiqures rouges sur les sièges et les contreportes rehaussent un peu l’aspect sombre de l’ensemble. Une fois installé derrière le volant, les fauteuils sont enveloppants et confortables, les multiples réglages électriques permettent de les ajuster parfaitement.
Cette Audi n’est pas une sportive ‘dépouillée’, elle est aussi extrêmement technologique. Le e-cockpit déjà bien connu, permet de personnaliser les compteurs grâce aux touches de raccourcis sur le volant. Deux écrans supplémentaires, au centre du tableau de bord, proposent l’accès au système d’infos-divertissements. Un système des plus complets encore une fois bien connu (voir nos articles précédents). A noter la cinématique des enceintes B&O qui sortent de la planche de bord, cela fait toujours son petit effet ! Seul hic dans ce tableau, le levier de vitesse, que je trouve trop massif et peu esthétique. Cela mériterait un design plus fin et recherché. En terme d’habitabilité, on est à l’aise aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, confortablement installés et surtout très bien maintenus.
Un monstre de la route
La RS7 se déguste à son volant, après avoir appréhendé ses dimensions de limousine ! Le V8 de 600ch ronronne plus qu’il ne gronde, il ne faut pas oublier que la voiture est destinée aux beaux quartiers. En ville l’Audi reste souple et la puissance est bien dosée. Grâce aux roues arrières directrices, elle peut se faufiler relativement facilement. Attention tout de même aux trottoirs qui se feront un malin plaisir à grignoter les jantes. Je vais être honnête, c’est sur la nationale qu’elle va pouvoir commencer à s’exprimer. D’ailleurs sur le volant un bouton de raccourci ‘RS’ permet de basculer rapidement les réglages en mode Sport, la voix se libère… La boite Tiptronic à 8 rapports laisse le régime moteur monter plus fort, les accélérations sont puissantes sans êtres violentes. Autant en ville les rapports passent à 3000 tours en mode Efficient, autant en mode Sport on grimpe à plus de 5000.
De sage bourgeoise, l’Audi se transforme en méchante sportive, d’autant plus qu’avec le système Quattro, le châssis se montre redoutablement efficace. Pour arrêter les 2 tonnes de la bête, les freins céramiques (en option) sont inépuisables, plus on s’en sert et plus ils freinent ! Evidemment la RS7 n’a pas l’agilité d’une Lotus dans les virages, le poids et les dimensions de l’auto restent présents malgré l’armada technologique embarqué. Attention tout de même à la jauge de carburant, quand on emmène la belle un peu fort, le niveau d’essence descend rapidement… Autant il est possible de consommer une dizaine de litres en étant raisonnable, autant cela peut dépasser largement la vingtaine si on commence à jouer.
Pourquoi faire ?
Cette magnifique RS7 est loin d’être raisonnable, elle en devient même politiquement incorrecte. Elle propose un plaisir de conduite qui devient de plus en plus rare, un niveau de sécurité incroyable et permet de toucher du doigt un monde automobile en voie de disparition. Le prix à payer pour un tel plaisir, hors son cout d’achat de 172000 Euros, sera bientôt de 40000 Euros de malus. Avec le prix du carburant frisant les 2 euros, seule une élite pourra encore s’offrir ce type de voiture. Conduire cette belle allemande devient un vrai luxe, l’essayer un vrai bonheur, et la posséder un vrai rêve !
J’ai aimé :
- Look bestial mais élégant
- Finition intérieure sans faute
- Ensemble moteur-boite-châssis
J’ai moins aimé :
- Tarifs prohibitifs, sans parler du malus
- Consommation d’une autre époque en mode Sport