Consommer aussi peu qu’un diesel tout en gardant le plaisir de conduite d’un moteur essence ? C’est le défi que relève le Mazda CX-30, le dernier SUV compact de la gamme du constructeur nippon. Son petit secret ? Le tout nouveau moteur SkyActiv-X qu’il cache sous son capot. La promesse est-elle tenue ? C’est parti !
Essai en vidéo du Mazda CX 30 :
Dans la famille des SUV Mazda, dites bonjour au CX-30. Niché entre le vieillissant petit SUV CX-3 et le bientôt renouvelé familial CX-5, le nouveau venu annoncé au dernier salon de Genève entend bien faire briller le constructeur japonais sur le segment très disputé des SUV compacts.
Pour cela, Mazda lui a donné l’ADN stylistique de ses dernières productions, et lui a greffé sous le capot un tout nouveau moteur.
Mazda CX-30
Passionnant ? - 75%
75%
Convaincant
Au-delà de son look séduisant et de son intérieur premium, c'est à la pompe que le Mazda CX-30 démontre sous intérêt. SkyActiv-X lui permet de beaux scores de consommations, à défaut d'être véritablement déclencheur d'émotions au volant en boite de vitesse automatique…
Opération séduction
Reprenant les canons de design lancés par la désirable Mazda 3 (essayée ici), CX-30 se veut être l’évolution haute-perchée de la compacte. Si l’air de famille est indéniable, c’est parce que les équipes de design ont appliqué à la lettre la vision du Kodo Design chère à la marque : lignes tendues, grande calandre chromée, signature lumineuse fine et travaillée, teintes de carrosserie remarquables et au final, un certain capital-séduction.
Bon, je dois avouer avoir un peu de mal avec ces sabots en plastique trop proéminents et assez peu esthétiques qui entourent les parties basses de la caisse. Leur présence se justifiera sûrement par la propension du CX-30 à pouvoir s’aventurer hors du bitume (mais pas trop non plus), mais ils jurent un peu avec la finesse de l’ensemble à mon goût.
Le CX-30 est un SUV compact, mais il s’en dégage une belle prestance sur la route. Le coup de crayon des équipes de design de Mazda est indéniablement une réussite depuis quelques années…
À bord : premium jusqu’au bout des cuirs
L’habitacle du Mazda CX-30 reprend là aussi stricto-sensu la présentation lancée par la compacte. On retrouve ainsi avec plaisir cette planche de bord originale et flatteuse, au dessin aussi innovant qu’elle est qualitative. Mazda a réussi à créer quelque chose de fondamentalement nouveau sans renoncer à l’ergonomie, tout en opérant à un gap monumental concernant la qualité perçue.
Chaque élément est assemblé avec une rigueur impressionnante, chaque bouton clic de manière qualitative, et chaque centimètre est recouvert de plastique moussé, de cuir, ou d’aluminum. Une superbe démonstration du savoir-faire nippon et de ses artisans, les takumi. Notre configuration haut-de-gamme mêlait ainsi joliment un cuir crème sur les fauteuils et un cuir marron sur l’accoudoir et sur la planche de bord ; un mix de toute beauté qui égaye ce cocon réellement premium.
À vivre, le CX-30 est idéal pour une famille de quatre personnes ; la place centrale-arrière étant pénalisée par un tunnel de transmission imposant. Le coffre, dont la hayon s’ouvre électriquement depuis la clé ou depuis l’intérieur, offre lui un volume de chargement évoluant entre 430 et 1406 L. Un espace de stockage dans la moyenne du segment des SUV compacts, qui laissera ainsi les familles nombreuses et clients ayant besoin de place se diriger vers son grand frère : le CX-5.
Les superbes fauteuils offrent un bon niveau de confort et l’habitacle du CX-30 est une belle invitation à voyager. J’aurais aimé qu’il jouisse d’un grand toit-ouvrant panoramique en lieu et place de cette petite meurtrière en guise de toit-ouvrant, mais l’habitacle est suffisamment baigné de lumière pour ne pas que cela devienne gênant.
Côté technologie, le CX-30 fait le plein d’aides à la conduite avancées pour le conducteur, et de raffinements de confort pour soigner ses occupants : volants et sièges chauffants, système HiFi Bose et Apple CarPlay/Android Auto sur le nouveau système multimédia se chargeront de faire passer les kilomètres sans encombre.
Sous le capot : la révolution ?
SkyActiv-X, voici assurément ce qui est le plus excitant à bord de ce CX-30.
Depuis sa création il y a… 99 ans, Mazda s’attèle à développer des motorisations innovantes, dans le but de créer un bloc performant, sobre, propre et efficient. Rotatif, à compresseur, atmosphérique, hybride et même tout récemment électrique : peu de marques peuvent ainsi se vanter d’autant chercher à trouver le moteur idéal. Reconnu pour sa maitrise quant à la mise au point et à l’optimisation de ses blocs moteur, le constructeur d’Hiroshima réitère ainsi cette année avec la sortie de SkyActiv-X, son ultime évolution du moteur thermique.
Pour connaître tous les secrets techniques de cette technologie, je vous laisse parcourir ici les jolies pages du site internet officiel du constructeur.
En parallèle du lancement de son modèle électrique, Mazda est donc un peu le dernier des samouraïs, en investissant encore dans de la recherche sur un moteur thermique. Le Japonais est une fois de plus à contre-courant en lançant cette année ce tout nouveau bloc essence innovant et plein de promesses…
Dans les faits : si magique ?
Couplée à une boite de vitesse automatique, SkyActiv-X est une mécanique qui se mène tout en douceur. Malgré une amélioration du couple à bas-régime grâce à l’intervention de la micro-hybridation, le moteur atmosphérique est toujours assez creux en-dessous de 2500 tr., et sa zone rouge est perchée à plus de 6500 tr. Accompagné de la boite auto’, le 2.0 nécessite ainsi d’être cravaché pour donner tout son potentiel.
Calé en 6e sur autoroute, si l’on vient à relancer ou à grimper une côte, la boîte rétrograde de deux rapports et se retrouve à 4000 tr. en 4e pour passer de 120 à 130 km/h, en nous gratifiant par la même occasion d’un bruit de moteur pas vraiment agréable. Un étagement assez long de la boite, et une propension à se faire entendre dès qu’on souhaite relancer la cavalerie qui en devient presque gênant.
Même topo sur route lorsqu’on souhaite dépasser : stabilisé en 6e, il faut alors jouer des palettes et anticiper pour avoir assez de jus pour dépasser. Alors en 4e, la voiture sera alors bruyante sans pour autant offrir ce regain de couple qu’on aurait apprécié. On se demande réellement où sont les 180 ch dans cette configuration…
En conduite fluide et coulée, la boîte automatique est néanmoins réactive et douce dans ses changements de rapports et la mécanique s’efface complètement. Le constructeur aurait même pu donner un 7e rapport à la boite de vitesse automatique pour donner encore plus d’allonge à la voiture (130 km/h en 6e à 2900 tr./min.)
Autour de 2000 tr., l’insonorisation est remarquable : aucune vibration mécanique ne vient troubler la quiétude à bord. On manie donc le CX-30 avec de la souplesse pour en savourer toute la rondeur mécanique. Déception côté performances, où je m’attendais à plus de pêche et à plus d’agrément.
Si vous privilégiez le côté confort dans les bouchons et en usage urbain, la BVA sera le choix le plus intelligent. Si vous privilégiez le plaisir de conduite, la BVM Mazda est une référence par son maniement, et vous permettra même d’économiser du carburant et 2000 € sur la facture.
En l’état, je n’ai pas vraiment pris de plaisir au volant du CX-30 BVA, où l’encéphalogramme est resté un peu trop plat pour moi. Un combo boîte/moteur pas transcendant, vous l’aurez compris, qui préférera le périphérique parisien aux escapades vallonnées.
Il y a fort à parier que ce bilan plutôt mitigé serait bien meilleur en boîte mécanique, mais je doute quant au réel potentiel dynamique de ce SkyActiv-X et à son arrivée dans des voitures à vocation… plaisir. Il a été créé et mis au point pour l’efficience avant tout, en ne dégageant pas de caractère particulier et en gommant tout sentiment de performance. Le pétillant SkyActiv-G (132 ou 184 ch), qui trouve toute sa rage dans les tours, a donc encore toute sa place dans la gamme Mazda, et notamment sous le capot de la MX-5.
La technologie au service de la sobriété
Bien aidée par une micro-hybridation qui alimente les fonctions de confort et donne un surplus de couple à la voiture au démarrage, le CX-30 peut se targuer d’être l’un des SUV les plus sobres du marché. Au freinage, les batteries se régénèrent grâce à un système de récupération d’énergie, que l’on peut suivre sur l’écran multimédia. Une interface dédiée permet ainsi de voir combien d’arbres on a sauvé grâce aux différentes fonctions éco’ de la voiture. Rigolo.
En ville, l’alterno-démarreur coupe quant à lui le moteur avant l’arrêt total du véhicule, pendant la roue libre, puis redémarre sans qu’on ne s’en rende compte. Le Stop and Start est rapide et discret, un bon point si les bouchons sont votre quotidien. Le régulateur de vitesse adaptatif, couplé à la boite de vitesse automatique, sera aussi votre ami, puisqu’il permet à la voiture de maintenir une allure fluide dans les embouteillages sans que vous n’ayez à toucher au volant ou aux pédales.
Cet arsenal technologique participe à offrir au CX-30 des consommations plutôt intéressantes…
Des consommations records ?
650 km avec un plein, 6.8 L / 100 km à 130 km/h sur 250 km d’autoroute, 6.2 L / 100 km en stabilisé sur route : pour un SUV compact de 180 ch en 4 roues motrices et boite de vitesse automatique, le CX-30 est un chameau !
Le défi de consommer aussi peu qu’un diesel de 180 ch n’est pas vraiment relevé, mais le bilan des consommations est très bon. Les scores sont globalement encore 1.5 L au-dessus d’un diesel de 180 ch, mais sont en-deçà d’environ 2 L par rapport à un SUV BVA équivalent, comme un Peugeot 3008 PureTech 180 ch.
Précisons également que nous disposions d’une version à quatre roues motrices, et qu’il est donc encore possible de faire bien mieux. Des consommations respectables qui illustrent une nouvelle prouesse technologique de la part de Mazda : on se rapproche de la sobriété d’un diesel, tout en conservant l’agrément et les émissions de CO2 d’un moteur essence.
Tant financièrement que sur la route, le choix le plus intelligent est indéniablement la version 2 roues motrices et boite de vitesse manuelle, affiché à partir de 33 200 €. Ce dernier ne souffrira en 2020 d’aucun malus puisqu’émettant 105 g de CO2. Un score digne d’une petite citadine de 100 ch. Incroyable !
Sur la route : le bon élève
Chose assez rare aujourd’hui dans un segment qui se veut toujours plus polyvalent, le Mazda CX-30 ne bénéficie ni de suspensions pilotées, ni de différents modes de conduite. Heureusement, le bilan routier est aussi bon que celui de la Mazda 3.
L’amortissement du SUV offre un bon niveau de confort et de belles qualités dynamiques : Mazda a voulu une voiture relativement ferme, sans pour autant condamner les lombaires de ses occupants. Le châssis est équilibre et le réglage unique de suspensions offre un très bon compromis, qui colle bien à la philosophie plutôt dynamique du CX-30 (et des modèles Mazda en général).
Derrière le volant, la direction est précise, bien calibrée, et le feeling n’est Dieu merci pas trop artificiel. Le comportement général est sain et équilibré : la voiture ne prend pas de roulis et enchaine ainsi sans soucis les enchainements sinueux. Un sentiment d’agilité et d’efficacité renforcé par les quatre roues motrices, une proposition de plus en plus rare dans le milieu aujourd’hui, mais encore plébiscitée par une partie de la clientèle.
Le CX-30 est une réussite sur le point du comportement routier, en offrant à mon sens le meilleur compromis du marché sur le segment, entre plaisir de conduite et confort.
La bonne surprise : les tarifs
Affiché à partir de 33 000 € (39 000 € dans notre version 4×4 BVA haut-de-gamme), Mazda propose ce nouveau moteur pour 100 € de plus que le diesel de 116 ch, et 2000 € de plus que l’essence SkyActiv-G de 122 ch. Une logique tarifaire qui incite ainsi les clients CX-30 à opter pour l’innovation, surtout lorsqu’on sait que SkyActiv-X (deux-roues motrices, boite de vitesse mécanique) ne sera pénalisé d’aucun malus en 2020.
À ce tarif, il se place également dans la moyenne du marché des SUV de marques généralistes, mais environ 5000 € en-dessous des premiums Volvo et Audi qu’il peut affronter sans crainte. Mazda débarque ainsi aujourd’hui dans le marché du premium, avec un tarif très compétitif, un équipement complet et un bilan dynamique réussi. Avec son style recherché et son habitacle soigné, CX-30 apparaît alors comme une alternative réelle au Volvo XC40 et à l’Audi Q3, avec une mécanique innovante et économe qui garantit des consommations et des émissions de C02 records pour le segment.
Nous rentrons dans une ère de l’automobile où les chiffres et les considérations écologiques viennent supplanter le plaisir de l’automobile et les performances, et ce CX-30 en est la parfaite illustration. C’est une voiture bien née, aboutie, et incarnant parfaitement le nouveau positionnement premium de Mazda.
J’ai aimé
- Look séduisant et moderne
- Habitacle novateur et qualitatif
- Dotation riche en équipements
- Confort à bord
- Comportement routier convaincant
- Consommations mesurées
- Tarifs contenus pour du premium
J’ai moins aimé
- Place centrale arrière peu accueillante
- Duo boite-moteur peu convaincant
Mazda CX-30 SkyActiv-X en chiffres
- Moteur : 4 cylindres 2.0 SkyActiv-X 180 ch
- Accélération : 0-100 en 9,2 secondes
- Vitesse max. : 204 km/h
- Couple : 224 Nm à 3000 tr./min.
- CO2 : 128 g/km
- Puissance fiscale : 9 CV
- Boite de vitesse : automatique à 7 rapports
- Transmission : intégrale (option)
- Réservoir : 51 L
- Consommation mixte : 4.3 L communiqué / 6.2 L mesuré
- Coffre : 430 L / 1406 L
- Poids : 1368 kg
- Pneus : 215/55/R18
- Prix : 40 500 € (gamme à partir de 33 000 €)
- Malus 2020 : 268 €
5 commentaires
Nous avons acheté ce véhicule CX 30 en version exclusive 180 CV BVA 4×2, avec une livraison pour la fin décembre.J’ai toujours roulé avec du diesel ! Nous avons trouvé ce véhicule très séduisant, silencieux, bien fini, en plus joli…
Bonjour JP, il compte en effet bon nombre d’arguments et représente un excellent choix à ce jour si l’on veut rouler un peu « décalé ». Profitez-en bien.
super et superbe voiture en version 180 ch, boite auto et finition exclusive de couleur rouge
confort ,silence et agrément de conduite accouplé à une conso de 6,7 L après ses 1500 premiers kilomètres ( donc en rodage) dont 80/° autoroute et le reste ev ville
J’adore son intérieur blanc.
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