Il suffit de regarder dans nos rues : elles sont peuplées de voitures fades et qui n’inspirent pas l’envie de conduire. Alors quand il s’agit de mettre à l’épreuve deux beaux jouets conçus par Ford Performance, c’est en courant que je me suis rendu prendre ma dose de plaisir automobile au circuit de la Ferté Gaucher. La petite nerveuse Focus ST et le massif Ranger Raptor étaient au programme pour faire le plein de sensations.
Ford : une riche histoire de performances
Ford est avant tout un constructeur généraliste, d’ailleurs il a d’abord commencé son histoire par la construction d’une voiture destinée à démocratiser l’usage automobile, ainsi naquit la Ford T en 1908. Mais depuis ce glorieux ancêtre, la route du désormais géant américain a été parsemée de modèles qui ont donné ses lettres de noblesses au sport et à la performance.
Si la GT40 est désormais une légende du Mans, il faut également se souvenir des victoires en rallye, des versions Cosworth et autres RS. Les modèles sportifs font partie de l’ADN de Ford, est c’est aujourd’hui une branche spécifique, Ford Performance, qui s’occupe de concevoir les voitures ‘spéciales’ avec au sommet de la lignée la GT (elle aussi victorieuse au Mans).
Performances dans la gadoue
Si on connait bien les versions sportives routières, on connait moins les déclinaisons musclées destinées au off-road. En France le pickup Ranger est disponible en version ‘Raptor’, attention à ne pas confondre avec son cousin américain le F150 ‘Raptor’. La nuance est importante car pour nous il est équipé d’un plus sage moteur 2 litres Diesel de 200 ch.
Bien adapté à un usage quotidien, ce Ranger n’en oublie pas d’être efficace et ce sont ses aptitudes tout-terrain qui vont être mises à l’épreuve pour cet essai. Avec la météo très humide et le terrain très gras, le premier sentiment éprouvé est celui d’être bien installé au sec et au chaud dans la cabine. La piste choisie combine des passages en dévers et autres descente périlleuses et glissantes.
Rapports courts enclenchés, cela semble tellement simple de franchir toutes les difficultés du terrain, il faut dire que les suspensions spécifiques absorbent facilement des creux énormes, le débattement est monstrueux mais vu de l’intérieur cela reste confortable.
Côté grimpette, ce sont des pentes qui ressemblent plutôt à des murs qui sont au programme. Là encore le ‘Raptor’ officie sans soucis, avec une conduite souple et un bon placement, il est capable de grimper aux arbres. Le plus drôle reste à venir, une piste de vitesse en terre, plutôt en gadoue. Mode de conduite ‘Baja’ enclenché, c’est un bonheur d’emmener les 2,5 tonnes en glissades (contrôlées) à des vitesses frisant l’insolence !
Dans la famille Ford Focus, je veux la ST
La Focus est déjà bien née, avec son châssis rigoureux, ses performances en font une auto qui appelle au dynamisme, surtout avec la finition ST-Line essayée ici. Alors forcément quand Ford nous a proposé quelques tours de pistes dans la nouvelle version ST et ses 280cv nous avons accourus et grand bien nous en a fait, cette voiture est une bombinette avaleuse d’asphalte.
Esthétiquement les touches de sportivité sont discrètes mais présentes. La calandre nid d’abeilles, les jantes, le spoiler, le becquet, les extracteurs et prises d’airs… ça sent bon la performance ! Mais elle n’est pas que jolie (surtout avec cette livrée orange), elle est aussi très bien dotée.
Avec son moteur essence 2,3L Ecoboost de 280 ch, ses suspensions actives, son freinage spécifique, elle n’a rien à envier aux anciennes versions RS, d’autant plus qu’elle dispose aussi d’un différentiel à glissement limité mécanique et piloté électriquement.
C’est sur le circuit de la Ferté gaucher qu’elle va démontrer toutes ses qualités, en mode de conduite ‘Sport’, voire ‘Track’. Sur circuit humide et sans grande expérience, il vaut mieux démarrer ‘gentiment’ en mode ‘Sport’.
L’électronique laisse toutefois la place au plaisir, et un petit relâcher d’accélérateur en courbe permettra de sentir une légère dérive rapidement corrigée. La voiture sait se montrer joueuse sans jamais faire peur à son conducteur. Les accélérations sont vives et les freinages très efficaces, l’apprenti pilote, que je suis, progresse et je peux même ressentir les effets de transferts de masses. Sur la partie sinueuse du circuit c’est même à l’art de l’appel/contre appel que je m’exerce, là encore la voiture réagit sans jamais surprendre, son caractère sportif est sain et sécurisant.
Oui on peut encore s’amuser
Ce que je retiens de ces deux essais c’est surtout que le plaisir automobile existe encore. Que ce soit en off-road ou sur piste, il est toujours possible de s’amuser derrière un volant. Ford propose encore dans sa gamme des voitures ‘performances’ mais toutes utilisables au quotidien, d’ailleurs les consommations et émissions de co2 restent raisonnables. Alors ne cédons pas à la morosité ambiante, il faut se rassoir derrière nos volants et s’amuser avec nos autos. Bien évidemment dans des lieux dédiés, et il en existe partout en France, mais également avec des voitures attractives, ludiques et attachantes, et surtout encore accessibles…démocratiser le plaisir automobile : l’esprit Ford depuis la ‘T’ en fait !