Direction le circuit Paul Ricard dans le var au Castellet pour les 4 heures d’endurance automobile pour le championnat European Le Mans Séries Official avec Goodyear Racing.
Sous un beau soleil et une piste sèche pour affronter les 13 virages sur ce tracé de 5,7 km. Le circuit du Paul Ricard réunissait pour cette première course d’ELMS de la saison, des conditions exceptionnelles pour faire tomber les chronos !
Un retour d’expérience à travers cette compétition automobile européenne, un week-end d’avril ensoleillé, des rencontres passionnantes, je vous narre cette belle aventure automobile.
Explication sur les catégories LMP2, LMP3 et LMGTE
En ELMS, le championnat regroupe 3 catégories : LMP2, LMP3 et LMGTE. Pas simple quand on ne suit pas vraiment la catégorie, cela mérite quelques explications.
LMP2 : level ultime
Chacune des voitures LMP2 sont équipées d’un moteur commun, un V8 4L Gibson Technology 4L de 560 ch. Équipées de pneus Goodyear, châssis monocoque en carbone. Les LMP2 possèdent les mêmes spécifications que celles du WEC. Cette catégorie est spécifiquement destinée aux équipes de fabricants et/ou de fournisseurs de moteurs indépendants.
LMP3 : la porte d’entrée
La catégorie LMP3 est en quelque sorte la porte d’entrée aux prototypes destinée à initier les jeunes pilotes et les nouvelles équipes aux courses d’endurance en vue de leur passage ultérieur aux classes supérieures de prototypes. Les voitures LMP3 présentent un habitacle fermé et sont propulsées par un moteur V8 Nissan de 5 litres.
LMGTE : au plus proche des voitures de série
La catégorie d’endurance LMGTE (Le Mans Grand Tour Racing) comprend des variantes modifiées de voitures de route. Dans cette catégorie, la compétition est rude entre Ferrari, Aston Martin et Porsche. L’équipementier pneumatique Goodyear et le fournisseur unique dans cette catégorie, un retour d’expérience mis en œuvre dans le développement des pneumatiques sur la grande série (supercars, …)
Grosses tensions
Dans les paddocks, les teams sont à leur plus grand niveau de concentration, les ingénieurs de chaque écurie analysent, scrutent les temps, pour optimiser l’usure des pneus et la dépense en carburant sans perdre le moins centième par tour. Un challenge stratégique où patience, dépassements, performance et endurance mettent à rude épreuve l’ensemble des participants. Sur la piste, 3 catégories se partagent le bitume, la catégorie phare LMP2 composé d’équipes privées. En LMP3, la catégorie accueille 4 constructeurs, puis en LMGTE Pro et AM il s’agit de voitures issues de la production en série, Porsche 992, Ferrari F488 se taillent la part du gâteau.
Faites chauffer la gomme !
Good Year pour l’occasion m’a ouvert les portes secrètes des coulisses de cette course d’endurance. Et croyez moi, il faut être un minimum organisé. Je m’explique, au vu des milliers de pneumatiques, pneus slicks pour sol sec ou pneu rainuré si les conditions se détériorent, l’équipementier a prévu large pour fournir les 42 voitures. À raison d’un ravitaillement essence et la change de pneumatique pour une fréquence d’un à 2 passages au stand, les team se livrèrent une bataille sur les conditions de course à chaque instant.
Un œil sur les chronos, grille de départ
Pour les qualifications, les pilotes donnent tout pour se classer en haut de la piste de départ. Nous y sommes, c’est le grand jour. L’ambiance quelques minutes avant le départ est intense sur la grille. Les ingénieurs analysent les dernières données, les pilotes se concentrent et se préparent à vivre une course acharnée pendant 340 minutes.
Sur la piste de départ : ça chauffe !
C’est un réel avantage quand une marque comme GoodYear vous invite à vivre ce genre d’ambiance et d’expérience de course en ELMS. Avant le départ de la course, nous avons accès à la piste, la chance de pouvoir rencontrer les teams, les ingénieurs, et pilotes.
Sous un beau soleil, la tension se fait ressentir chez les mécaniciens. Au détour d’une discussion, en catégorie LMP2, j’aperçois Olivier Panis sourire aux lèvres et tatouage dans le coup, cet ancien pilote de F1 et patron de l’écurie Panis Racing nous serre la pince, un rêve de gosse où à l’époque je savourais les grands prix de F1 diffusés en clair.
Plus loin sur la grille, je croise dans la catégorie LMGTE, Sarah Bovy et sa très belle Ferrari F488 n° 83 de l’équipage 100% féminin Iron Dames. Séances photos, la popularité est bien là, fun, souriante et surtout talentueuse, Sarah est une pilote formidable, croisée au détour des essais Lamborghini Urus au Portugal, son coup de volant détonne !
Il est l’heure pour nous de déguerpir de la piste, les mécaniciens attendent le dernier moment pour monter les pneumatiques chaussés en slicks, les pneus doivent garder une température élevée pour la course. Les serrages des écrous résonnent sur la piste de départ. Les pilotes se préparent, s’étirent, et enfilent leurs casques, 4 heures de courses sous pression, la température sur le tarmac est de 20° C, les conditions sont optimales pour performer en ce dimanche 17 avril.
Que le meilleur gagne
Pour être le meilleur en piste, il faut avoir une bonne voiture (bien réglée), un équipage hors pair, un pilote talentueux et surtout de bons pneumatiques. Bien entendu, une part de chance est aussi nécessaire, car les pièges sont nombreux pendant la course ; sortie de piste, crevaison, avarie moteur, accrochage, le pilote devra se sortir de toutes ces impasses pour atteindre la ligne d’arrivée.
4 heures de courses : concentration absolue
Les 4 heures du Castellet au circuit Paul Ricard offrent du spectacle avec ses 13 virages et une piste large qui favorise les dépassements avec de nombreuses zones d’aspiration. Une excellente préparation à la course mythique des 24 heures du Mans qui arrive en juin prochain.
Difficile de suivre la course, nous sommes là pour vivre cette expérience unique dans les coulisses. Nous avons le droit de filmer quelques minutes le changement de pneus et un ravitaillement sur la Porsche 911 N° 77. Tout est méthodique, chaque mécanicien à une tâche précise, les secondes sont comptées pour gagner des positions sur la piste. Les commissaires de courses présents aux quatre coins de la piste veillent au grain.
La stratégie des teams est différente, le choix des pneumatiques est un élément également très important, la tension est palpable, chaque ingénieurs, mécaniciens ont le regard rivé sur les écrans et les chronos. Les familles des proches sont aussi présentes, un soutien particulier pour les pilotes en course. Les pilotes trépignent d’impatience attendent leur tour pour le relais, une ambiance saisissante.
La tension palpable dans les paddocks
Chez Goodyear, on nous explique que la performance des pneumatiques est importante, que la température, la composition des pneus influencent directement les performances de la voiture et le feeling avec la voiture.
Des experts ingénieurs accompagnent les équipes engagées pour leurs données toutes les données nécessaires pour appréhender le moindre problème. Ces données sont remontées de différentes manières, des capteurs sur le pneu délivrent en temps réel, la position, la température, les pressions, des données capitales pour comprendre l’usure du pneu, et surtout anticiper le changement de pneumatiques afin de préparer les mécaniciens à cette tâche.
D’autres analyses complémentaires sont faites, mesure de la température sur piste, prévisions météorologiques. La tension est palpable dans les paddocks, une véritable aventure à vivre si vous êtes passionné !
L’arrivée : victoire bien méritée
Équipée de pneumatiques Goodyear, l’écurie Prema Racing signe son premier succès en Endurance avec un équipage composé de Colombo/ Deletraz/Habsburg. Un véritable soulagement pour les équipes engagées en course pour ces 4 heures du Castellet.
On retrouve derrière à environ dix secondes Louis Deletraz, Lorenzo Colombo et Ferdinand Habsburg. Une belle performance également attribuée à la team féminine qui arrive deuxième, en compagnie de son coéquipier, Bent Viscaal, pour la Team Algarve Racing. Enfin, sur le podium de la troisième marche se place le trio Canal/ Jamin/Van Uitert, avec le Panis Racing.
Une course d’endurance et de préparation importante pour le reste des manches du championnat ELMS. Nous avons tous hâte de retrouver en juin la célèbre et mythique course des 24 heures du Mans, une étape incontournable pour de nombreuses équipes.
L’organisation : une véritable fourmilière
Après les cris de joie, les applaudissements, le champagne, il est l’heure de tout remballer. Les équipes sont déjà concentrées pour les prochaines courses. Sur ce type d”événement automobile, l’organisation est un critère fondamental, motorhome, paddock, stand éphémère, stockage de milliers de pneumatiques rangées soigneusement dans les camions, c’est une véritable fourmilière qui en quelques heures va prendre la route pour de nouvelles aventures.
De notre côté, nous gardons en mémoire cette aventure dans un coin de la tête, et nous ne repartons pas les mains vides, puisque nous avons la chance de repartir avec un pneu vainqueur de la catégorie LMP2 de l’équipe Prema. Les 510 litres de volume de chargement de notre Audi SQ5 conviennent parfaitement à ce type de transport. Retour direct sur la capitale en faisant une courte escale dans la très belle ville de Cassis.