Essai Audi Q4 e-Tron, le chaînon manquant

Audi poursuit son électrification et lance le Q4 e-Tron, petit frère du SUV e-Tron sorti il y a quelques années. J’ai d’ailleurs pu en prendre le volant sur les routes du littoral Breton, et me faire une idée bien précise sur ce nouveau modèle de la marque aux anneaux. J’ai même essayé deux versions de ce Q4 e-Tron, à savoir le 50 e-Tron Quattro et le 40 e-Tron. Allez c’est parti, je vous dis tout.

En vidéo : Essai Audi Q4 e-tron 40 et 50

Design : le tour du propriétaire

La chose qui frappe dès le premier coup d’œil, c’est que cet Audi Q4 e-Tron ne ressemble pas à une voiture électrique. La plupart du temps, les voitures branchées aiment le faire savoir, avec leur design torturé et leurs lignes pas forcément flatteuses. Mais ici, Audi a réussi à faire en sorte que le Q4 e-Tron ait l’air d’un petit SUV tout ce qu’il y a de plus normal, et c’est tant mieux. Cela permettra sans doute à la marque de rassurer sa clientèle, peut-être encore un peu frileuse en ce qui concerne l’électrique. Certains constructeurs feraient bien d’en prendre de la graine… Les codes stylistiques de la marque sont toujours bien présents, à commencer par la grande calandre Single Frame, véritable gimmick chez Audi. Cependant, elle est pleine à l’inverse des modèles thermiques. Autre nouveauté sympathique, quoique pas forcément utile, les nouveaux phares Matrix LED disposent de quatre signatures lumineuses différentes, qui peuvent être sélectionnées via l’écran central. A l’arrière, le design reprend quelques caractéristiques déjà vues sur la grande berline électrique e-Tron GT, à commencer par le bandeau lumineux qui traverse le coffre pour relier les feux.

Cela apporte de la prestance, donnant une impression très statutaire. Ce même bandeau s’anime lors des ouvertures et fermetures du véhicule : la marque aime rappeler qu’elle maîtrise parfaitement cette technologie. Au niveau des dimensions, on est vraiment sur un petit SUV, à mi-chemin entre un Q3 et un Q5. Mais ce Q4 tire profit de sa plateforme conçue pour l’électrique, en raccourcissant au maximum ses porte à faux pour gagner en habitabilité.

L’intérieur : la révolution

Ce Q4 e-Tron mélange habilement les habitacles de différents modèles du catalogue Audi, mais aussi du catalogue Volkswagen ! Vous l’aurez sans doute remarqué, la principale nouveauté est cet inédit volant à double méplat, qui n’est pas sans rappeler les anciens volants des années 1990 aux branches très horizontales. Un simple clin d’œil, puisqu’il paraît résolument futuriste dans cet intérieur. Seul bémol, Audi a fait le choix de commandes tactiles sur le volant… Si les plus geeks apprécieront à coup sûr, l’ergonomie en prend un sérieux coup.

On retrouve toujours le fameux Virtual Cockpit, ainsi qu’un écran central intelligemment orienté vers le conducteur pour une meilleure lecture. Ce Q4 e-Tron repose sur la plateforme MEB, la même que ses cousins Volkswagen ID.3 et ID.4 ainsi que le Skoda Enyaq. Comme pour ces derniers, on peut souligner l’espace à bord, principalement dû aux porte à faux réduits ainsi qu’à l’absence de tunnel de transmission. Les places arrière se montrent donc particulièrement accueillantes, le Q4 e-Tron pourrait bien séduire les familles. Le coffre n’est pas en reste, puisqu’il offre un volume de chargement de 520 litres, de quoi entasser les bagages d’une famille pour, pourquoi pas, partir en vacances.

Au volant : mes impressions

Comme tout bon véhicule électrique, le Q4 e-Tron ne bouleverse pas les codes. Les performances sont tout à fait honorables, grâce à l’arrivée instantanée du couple à chaque pression de la pédale de droite, mais cela n’en fait pas une machine de drag race pour autant. La version 50, avec ses 299 chevaux et sa transmission intégrale, effectue le 0 à 100 km/h en 6,2 secondes. Globalement, l’auto propose une conduite davantage orientée vers le confort, malgré des sièges un poil trop fermes selon moi. Autre bémol, la direction m’a paru un peu trop consistante, mais offrant néanmoins une excellente tenue de cap même à rythme soutenu. L’amortissement est également dans la plus pure tradition Audi, c’est-à-dire ferme. Tout cela met en confiance, avec une très bonne tenue de route quand la route devient sinueuse.

Le plein de technologie

Comme tous ses petits concurrents, le Q4 e-Tron est bardé de technologies en tous genres. Outre les traditionnelles assistances à la conduite, comme le régulateur de vitesse adaptatif ou encore le système de freinage d’urgence, il est désormais équipé de l’affichage du guidage en réalité augmentée, directement sur le pare-brise. Si j’avais déjà pu expérimenter cette technologie sur des voitures bien plus haut de gamme, comme la Mercedes Classe S, la voir débarquer sur ce segment est très surprenant. D’autant que le Q4 e-Tron dispose de grandes surfaces vitrées, rendant l’utilisation de la réalité augmentée très agréable.

Temps de charge :  80% des batteries en seulement 30 minutes

C’est le nerf de la guerre, qui est même devenu l’un des arguments de vente majeurs sur le marché de plus en plus concurrentiel des voitures électriques. Ce Q4 e-Tron accepte les recharges jusqu’à 125 Kw sur courant continu, ou 11Kw sur courant alternatif. Si vous tombez sur une borne de charge rapide disponible, vous pourrez même recharger 80% des batteries en seulement 30 minutes.

Trois motorisations disponibles :

Ce Q4 e-Tron est disponible dans trois configurations différentes. Le 35 e-Tron délivre 170 chevaux et 310 Nm de couple, envoyés aux seules roues arrière. Il offre un rayon d’action de 349 km en cycle WLTP. Le 40 e-Tron fait 204 chevaux, et offre 171 km d’autonomie supplémentaires, ce qui le rend plus polyvalent pour les longs trajets, le premier devant se limiter à un usage plutôt périurbain. Quant à la version 50 e-Tron Quattro, elle embarque deux moteurs électriques (un à l’avant et un à l’arrière) pour un total de 299 chevaux et 460 Nm de couple, pour une autonomie de 488 km. A vous de voir ensuite quelle version est la plus adaptée à votre utilisation.

Point consommations : dans la moyenne

Force est de constater que l’autonomie de 488 km promise par Audi est presque atteignable. Je dis bien presque, puisque l’on tourne plutôt autour des 440 km, avec une consommation moyenne de 17 kWh réalisée sur des routes départementales et nationales, à un rythme modéré voire soutenu par moments. Bien entendu, comme beaucoup de voitures électriques, les trajets sur autoroute font rapidement baisser l’autonomie, il vaut mieux les éviter. Une fonction Brake permet d’ailleurs d’utiliser le frein moteur pour gagner quelques kilomètres à chaque décélération.

Les tarifs : l’électrique n’est pas bon marché

C’est peut-être l’une des seules véritables ombres au tableau. Avec un ticket d’entrée fixé à 43 000€, on ne peut pas dire que ce Q4 e-Tron soit bon marché. Notre version 40 e-Tron, équipée de quelques options, s’affiche à environ 60 000€ ! Quant à la version 50 e-Tron Quattro, il faut compter plus de 80 000€ ! On sait qu’Audi aime à rappeler son positionnement premium, mais ça commence à faire cher, d’autant plus pour un petit SUV plus petit qu’un AudiQ5.

Le bilan : presque parfait !

Si je devais résumer cet essai, je dirais que j’ai adoré son look très fun qui contraste avec le reste de la gamme Audi, son intérieur innovant et très accueillant et son côté électrique chic et haut de gamme. Son silence d’utilisation et sa très bonne insonorisation m’ont également beaucoup plu, de même que la bonne visibilité offerte par les grandes surfaces vitrées. Enfin, je saluerais son autonomie plus que satisfaisante, et surtout très honnête. En revanche, je dois avouer que je suis moins fan de la face arrière, qui contraste peut-être un peu trop avec le reste de la voiture… Et j’enlèverai également des points pour ses tarifs bien trop prohibitifs ainsi que pour la liste interminable d’options, qui devrait d’ailleurs pouvoir faire doubler le prix de base de ce Q4 e-Tron. 

Quoiqu’il en soit, ce petit SUV électrique continue de poser les bases de la future gamme totalement électrifiée d’Audi, en faisant intelligemment le lien entre les différents segments occupés par la marque.